Le top 15 des films gays devenu le top 20 des films LGBTQ+

Voici le top 15 réalisé le 8 juillet 2010 à la demande de Phil Siné :

 

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15. La tentation de Jessica (Kissing Jessica Stein), Charles Herman-Wurmfeld, 2001

Le choix de ce film est peut-être étonnant dans ce genre de classement mais les histoires de curiosité et d’interrogation sexuelle de personnages adultes et installés dans la vie sont tellement rares qu’il faudrait les mettre un peu plus en avant.

 

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14. La maison du bout du monde (A home at the end of the wolrd), Michael Mayer, 2004

Tirée d’un livre de Michael Cunningham (auteur également de The Hours – voir plus bas), cette adaptation est superbe. La première scène (celle de la baie vitrée) reste une des plus marquantes que j’ai vues au cinéma.

 

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13. Comme un garçon (Get real), Simon Shore, 1998

Vu il y a longtemps, ce film m’a marquée et je l’ai revu avec énormément de plaisir il y a peu, grâce à Phil Siné qui me l’a remis en tête.

 

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12. Happy Together, Wong Kar Wai, 1997

Je n’ai plus revu ce film depuis sa sortie au cinéma mais il m’avait fait une très forte impression.

 

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11. Éclipse Totale / Rimbaud-Verlaine (Total Eclipse), Agnieszka Holland, 1995

Mon amour pour ce film, un des premiers que j’ai vus en art et essais, tient certainement à la fascination que j’éprouve pour ces deux poètes.

 

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10. Country Teacher (Venkovský ucitel), Bohdan Sláma, 2008

Je garde un très bon souvenir de ce film très « nature » aux acteurs remarquables.

 

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9. Le Fate Ignoranti, Ferzan Ozpetek, 2001

Film qui a eu énormément de succès en Italie mais qui est complètement passé inaperçu ici, Le Fate Ignoranti mélange incroyablement tendresse et tristesse. Certainement mon film préféré autour du thème du sida.

 

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8. Fucking Amal, Lukas Moodysson, 1998

Encore un film que je n’ai pas revu depuis 2000, mais qui m’a aussi tellement plu que je m’en souviens encore.

 

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7. The History Boys, Nicholas Hytner, 2006

Film intelligent et loin des clichés habituels sur les relations professeur-élèves et le besoin de savoir non par élitisme mais pour la beauté de la chose. Je ne peux trop vous le conseiller.

 

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6. My Summer of Love, Pawel Pawlikowski, 2004

Ce film à l’esthétique superbe a révélé Emily Blunt, qui crève l’écran ici.

 

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5. Créatures célestes (Heavenly creatures), Peter Jackson, 1994

Certainement le plus beau film du réalisateur, aussi magnifique que dérangeant.

 

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4. A Single Man, Tom Ford, 2009

J’ai adoré ce film, l’un des plus sensuels que j’ai eu l’occasion de voir. Voir ici.

 

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3. Chronique d’un scandale (Notes on a scandal), Richard Eyre, 2006

L’extrême solitude du personnage de Judi Dench dans ce film m’a beaucoup parlé.

 

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2. J’ai tué ma mère, Xavier Dolan, 2009

Incroyable premier film, avec ses défauts certes, mais d’une justesse et d’une audace visuelle admirables.

 

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1. The Hours, Stephen Daldry, 2002

Tiré d’un de mes livres préférés, il était inévitable que cette adaptation d’un autre livre de Cunningham qui frôle la perfection se retrouve en tête du classement.

 

— EDIT DU 05/03/16 + 23/03/16 : QUELQUES NOUVEAUX COUPS DE CŒUR —

Depuis que j’ai écrit ce billet, j’ai vu beaucoup d’autres films LGBTQ+ et certains auraient mérité de se trouver dans ce classement. Comme de nombreuses personnes consultent encore cet article, voici mes plus récents coups de cœur en la matière. Et n’hésitez pas à m’en recommander d’autres dans les commentaires!

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The Duke of Burgundy, Peter Strickland, 2015

Film sensoriel et esthétique qui obsède et enivre.

 

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The Way He Looks – Hoje Eu Quero Voltar Sozinho, Daniel Ribero, 2014

Cette histoire d’amours adolescentes est aussi douce qu’adorable même si elle met un peu de temps à démarrer (et le court-métrage du même réalisateur et avec les mêmes acteurs qui l’a précédé est tout aussi touchant).

 

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Lilting ou la délicatesse, Hong Khaou, 2014

Superbe film sur la perte et le deuil, délicat, sobre et juste. Une merveille.

 

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Last Summer, Mark Thiedeman, 2013

Ce court film au scénario très simple mise sur l’esthétisme et le hors cadre d’une manière déroutante mais tellement belle et si efficace. C’est dommage qu’il ne soit pas plus connu.

 

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Weekend, Andrew Haigh, 2011

Une rencontre d’un soir pourrait se transformer en quelque chose de plus si la fin du weekend ne marquait pas le départ d’un des amants. J’en parle ici.

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Les tops de Phil SinéCultisteGuiom et Miss Babooshka.

A Single Man

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RESUME :

Los Angeles, 1962. Depuis qu’il a perdu son compagnon Jim dans un accident, George Falconer, professeur d’université Britannique, se sent incapable d’envisager l’avenir. Solitaire malgré le soutien de son amie la belle Charley, elle-même confrontée à ses propres interrogations sur son futur, George ne peut imaginer qu’une série d’évènements vont l’amener à décider qu’il y a peut-être une vie après Jim.

(www.allocine.fr)  

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MON AVIS :

Les premiers films se révèlent souvent intéressants. Ils comportent en général quelques petites fautes (de goût ou de mise en scène, c’est selon), sont parfois imparfaits, mais sont si pleins de fougue et de bonnes intentions qu’ils nous emportent bien plus loin qu’une énième œuvre maîtrisée d’un réalisateur reconnu. De nombreux oeuvres que j’adore sont des premiers longs métrages, comme Garden StateVirgin SuicideGone, Baby, GoneTesis, plus classiquement Citizen Kane ou plus récemment J’ai tué ma mère. Et A Single Man va très certainement rejoindre ce panthéon particulier.

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Tom Ford possède un regard incroyable. Cet homme, que l’on sent maniaque à travers sa mise en scène, arrive à créer des images si belles qu’elles vous coupent le souffle. Certes, certaines fois elles frôlent l’exagération et l’esthétisme « magazine de mode », mais même dans cet excès, on reste scotché devant l’élégance de ce qu’il nous donne à voir. Plus que tout, les corps masculins sont magnifiés par sa caméra. Cette remarque vous paraîtra peut-être étrange, surtout si vous êtes un homme hétéro, mais je trouve dommage que le regard « sensualisant » les corps au cinéma se concentre en général sur la figure féminine. De nombreux réalisateurs ont su magnifier les femmes sous le regard doux et amoureux de leur caméra. Cependant, peu de réalisateurs peuvent se targuer d’avoir réussi à faire la même chose avec le corps masculin. Souvent, le regard porté sur celui-ci est trop pudique et trop effacé, ou exagéré à outrance. Ici, Tom Ford arrive à créer de la beauté avec chaque chose, et surtout à travers la manière dont il montre ses acteurs. Cette sensualité troublante habite le film et touche le spectateur au plus profond de son être. Ceux qui ont déjà eu l’occasion de voir A Single Man comprendront peut-être ce que je veux dire en pensant par exemple à la première scène qui se déroule sous l’eau.

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Mais on ne construit pas un film uniquement sur son aspect esthétique. A Single Man possède aussi un scénario solide (je vais essayer de mettre la main sur le livre !) et des interprètes époustouflants. Colin Firth est ici absolument bluffant. Je l’avais déjà trouvé très bon dans Genova et dans le désormais classique Orgueil et Préjugés (version de la BBC en 1995). Il passe cependant au niveau supérieur dans ce film, il a atteint une sorte de perfection de jeu à mes yeux. Il est d’une justesse désarmante. Il crève l’écran et pourtant n’efface pas ses partenaires. Il EST George, il arrive à nous faire ressentir sa douleur, par exemple dans la scène pendant laquelle il apprend la mort de son amant, scène qui m’a coupé le souffle. Pas une grimace, pas une larme de trop. Tout en retenu et pourtant tellement expressif. Juste parfait.

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La mise en scène de Tom Ford est certes empruntée par moments (voire naïvement énervante dans les parties « colorisés » nous montrant les instants d’éveils esthétiques de George), néanmoins il arrive à donner une note très personnelle à ce film, à imposer une voix particulière et à nous faire rentrer dans son histoire. Celle-ci ne reste pas un beau concept glacé comme elle aurait pu l’être mais nous happe dans les tourments de son personnage principal. Il va vivre une journée déterminante qui n’est pas sans rappeler par certains aspects le sublime The Hours, hanté comme l’est A Single Man par la détresse sourde d’un être qui décide de « passer à l’acte » et par la répétition musicale entêtante qui semble envahir l’espace sonore. Cette comparaison n’est pas gratuite, j’ai éprouvé devant ce film un trouble d’une intensité comparable donc à celui vécu devant The Hours.

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Pour conclure, A Single Man est un film certes imparfait par certains aspects mais qui touche et marque profondément. Une superbe réussite pour Tom Ford que je recommande à tous ceux qui aiment les histoires élégantes et tourmentées.

 

Publié pour la première fois le 10 mars 2010